Accueil ÉDITION OUVERTE Publier en Open Access

Les récentes modifications de l’écosystème de la publication scientifique (augmentation des APC et des coûts d’abonnement, exigences des financeurs, recommandations institutionnelles en matière de science ouverte…) dessinent un paysage complexe, en évolution permanente.

 

Pour les chercheurs, publier en open access demande donc de bien connaître les contours de ce paysage, ses règles et ses acteurs, pour adapter leurs pratiques de publication en conséquence et éviter certains écueils juridiques ou financiers. Cette page propose quelques aperçus et conseils à leur usage.

Revues hybrides, éditeurs prédateurs

Tirant profit tant de l’essor du mode de publication dit « auteur-payeur » que des critères essentiellement quantitatifs qui dominent encore l’évaluation de la recherche (publish or perish), de nouvelles revues scientifiques se créent, quand d’autres font évoluer leur modèle économique. Deux catégories émergentes de revues, en particulier, doivent faire l’objet d’une attention accrue de la part des chercheurs qui souhaitent y publier.

 

  • Les revues hybrides d’une part. Si celles-ci conservent en règle générale l’exigence éditoriale propres aux revues académiques, elles reposent cependant sur un double système de financement : accessibles sur abonnement, elles offrent également aux auteurs la possibilité d’y publier en libre accès, au cas par cas et moyennant le paiement d’APC. Ce qui revient donc, pour les institutions de recherche, à payer à la fois pour lire et pour publier.
  • Les revues prédatrices d’autre part. Ces dernières, aux pratiques de sollicitation parfois proches du spam, visent en premier lieu le profit, qu’elles tirent des APC payés par les chercheurs. En conséquence, le processus de sélection et de relecture par les pairs y oscille du léger à l’inexistant. Pour vous aider à repérer ces revues, voyez par exemple le test Compass to Publish, publié par l’Université de Liège.

 

Publier dans une revue hybride ou prédatrice est fortement déconseillé par la plupart des acteurs de l’enseignement supérieur (voyez les recommandations du Comité pour la science ouverte ou celles du CNRS). Pour satisfaire aux exigences d’accès ouvert, il est par conséquent recommandé :

 

  • De déposer ses publications sur une archive ouverte comme HAL, dans les limites posées par la Loi pour une République numérique ou en appliquant la stratégie dite de « non-cession des droits », détaillée ci-dessous.
  • De privilégier les revues en accès ouvert « diamant », référencées dans des bases de données fondées sur des critères d’exigence éditoriale, comme le DOAJ (Directory of Open Access Journals).

 

La stratégie de non-cession des droits

Dans le cadre de leur politique de soutien à la science ouverte, qui exige un accès ouvert immédiat aux résultats de recherche, les principales agences de financement nationales et européennes (réunies au sein de la cOAlition S) recommandent désormais aux chercheurs qu’elles financent d’adopter, dans leurs relations avec les éditeurs, une stratégie dite de « non-cession des droits » (ou Rights Retention Strategy).

 

Détaillée notamment dans ce guide du Comité pour la science ouverte, cette stratégie consiste pour l’essentiel en deux volets :

 

  • Appliquer à son manuscrit, lors de sa soumission à un éditeur et durant tout le processus de relecture par les pairs, une licence libre de réutilisation, en règle générale de type CC-BY. Cette licence autorise toute personne qui le souhaite à lire, citer, télécharger, partager ou republier ce manuscrit, du moment que l’auteur en est mentionné.
  • Informer l’éditeur, de manière explicite, que cette licence de réutilisation sera appliquée à toutes les versions du manuscrit, jusqu’à la forme finale du texte accepté pour publication (post-print ou AAM : author accepted manuscript). Des modèles de texte à joindre au manuscrit sont en règle générale mis à disposition par les financeurs pour cette phase de la stratégie.

 

Du point de vue juridique, appliquer ce type de licence sur un manuscrit rend impossible toute cession ultérieure à un éditeur – par exemple sous la forme d’un contrat – des droits patrimoniaux sur ce manuscrit. L’auteur peut donc partager immédiatement son manuscrit sous cette forme, et avec la même licence, par exemple dans une archive ouverte. Seule la version de l’éditeur, telle que celui-ci l’a publiée dans sa revue, reste la propriété de ce dernier.

VIDÉO : La diffusion des travaux scientifiques en accès ouvert

 

Crédits : 4 minutes 34 (Réalisation), Comité pour la science ouverte – Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Production), Université de Lille (Production), Sacha Hodencq (Intervenant)